Homélies

Homélie du 5 novembre 2023

Deuxième lecture (1 Th 2, 7b-9.13)

A priori, les lectures de ce dimanche concernent avant tout les prêtres et les ministres ordonnés : « Maintenant, prêtres, à vous cet avertissement. » Si vous n’écoutez pas, si vous ne prenez pas à cœur de glorifier mon nom – dit le Seigneur de l’univers –, j’enverrai sur vous la malédiction. Vous vous êtes écartés de la route, vous avez fait de la Loi une occasion de chute pour la multitude, vous avez détruit mon alliance, vous n’avez pas gardé mes chemins, mais agi avec partialité dans l’application de la Loi…  Les prêtres appartenaient à la famille de Levy, ils se sont dans une certaine mesure, les scribes et pharisiens dont Jésus reproche l’hypocrisie dans le nouveau Testament… se servant de la loi, pour humilier, diviser, exploiter les gens… avec pour conséquence, les injustices nombreuses, les abus de pouvoir, la privation des libertés et le risque pour les gens de détester même la loi de Dieu elle-même…

Mais quand on regarde attentivement notre deuxième lecture, on peut dire qu’à l’arrogance et l’orgueil des uns s’opposent l’humilité et la douceur qui doivent guider celui qui met ses pas dans ceux de Dieu. Paul, invoque la douceur, l’esprit de service et de don qui le guident dans son enseignement.

Dieu a donné la Loi à Moïse pour qu’elle guide son peuple et lui rendre sa liberté. Mais cette Loi qui devait être un instrument de liberté et permettre d’accéder au bonheur de la vie dans l’Alliance, les scribes et les pharisiens en ont fait une prison pour le peuple ; ils se sont mis à la place de Dieu… Tous ceux qui utilisent la Parole de Dieu pour enfermer et juger les autres font comme les scribes et les pharisiens, qu’ils soient prêtres ou non.

Pourtant, Dieu en venant à notre rencontre s’est fait petit et pauvre. Il est devenu serviteur, lui le maître de tout. L’humilité de Dieu dans le mystère de l’incarnation et de la croix révèle sa grandeur et sa royauté.

Nous sommes tous invités à ce chemin de douceur, d’humilité et de service fraternel, sdb

L’orgueil n’est pas que l’apanage de celui qui détient un pouvoir mais une tentation qui nous rejoint tous. La faute originelle d’Adam et Eve est justement de vouloir prendre la place de Dieu et de vouloir juger du bien et du mal, de devenir des maîtres.

Le seul chemin du croyant n’est pas d’être maître mais bien à la suite du Christ de se faire serviteur, un serviteur doux et humble de cœur.                   

                                                                                                     P. CHARLES,Sdb