Eglise Coeur-Immaculé de Marie

Il y a deux bonnes façons de faire connaissance avec l’église du Cœur Immaculé de Marie.

Depuis la rue du Faubourg des Postes, en remontant la rue des Secouristes : tout converge vers la façade de l’église et sa porte ouverte (grâce aux bénévoles). Le clocher se fait discret, au second plan, et le regard se centre sur cette porte, invitation à entrer.

Ou bien depuis le métro aérien, entre Porte des Postes et CHR Oscar Lambret : vrai paysage de campagne, avec la Cité des Fleurs semblable à un gros village groupé autour de son église. Le clocher domine tout, comme un point de ralliement, et les toits des maisons forment avec celui de l’église un grand manteau protecteur pour tout le quartier.

C’est exactement ce qu’exprime la fresque qui attire le regard quand on entre : « Derrière l’autel, incrustée dans la pierre, on remarque la Vierge Marie enveloppant et protégeant de son manteau la population du quartier dans sa diversité » écrit Janine Vanquatem, membre des Amis du patrimoine de Lille-Sud (dans Raconte-moi Lille-Sud, p. 162). Cette grande fresque en céramique, explique-t-elle, a été réalisée par les moines de l’abbaye de Wisques en 1959. Sous le manteau, avec l’évêque et le curé, on retrouve les gens du quartier : un ouvrier en bleu de travail, avec son mètre dans la poche, une maman et son bébé, des hommes et des femmes, dont l’un présente la maquette de sa maison et un autre celle de la Cité Hospitalière Régionale, tout juste achevée en 1958.

L’église a été bâtie entre septembre 1935, pose de la première pierre, et mars 1937, où elle est bénie par le cardinal Liénart. Le quartier est alors en pleine transformation : “la Cité des Fleurs a été inaugurée en juin 1924, des maisons des HBM de Lille se construisent le long du Faubourg des Postes et, plus loin, “les 400 maisons” sont sorties de terre entre 1932 et 1934.

Sous la grande voute, belle et sobre, les chrétiens se rassemblent pour les grandes fêtes, Pâques, Noël, ou de grandes célébrations. Mais c’est tout le quartier qui s’y retrouve, “celui qui croyait au ciel et celui qui n’y croyait pas”, pour les grands moments de la vie, mariages et enterrements en particulier : maison commune où l’on se presse quand on veut se faire proche, dans la joie ou dans la peine. On a besoin de ce lieu.

Dommage que ce bel espace soit sous-employé. On se met à rêver que, tout en gardant sa destination religieuse, ce bâtiment pourrait aussi trouver d’autres façons de remplir sa fonction de lieu de vie, de maison pour tous et de point de ralliement… À suivre !

Marc Hayet

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